Si vous êtes parent d’un jeune enfant de 1 an, 2 ans ou 3 ans, vous connaissez sûrement ces moments où tout bascule. Votre enfant, habituellement joyeux et curieux, se met à crier, à pleurer, à hurler même, sans que rien ne semble l’apaiser, et ce pour plusieurs dizaines de minutes ! Vous vous sentez démuni, perdu, et franchement, un peu coupable de ne pas savoir quoi faire. Bienvenue dans l’univers des crises de colère !
Comme beaucoup de parents, j’ai cherché des réponses. J’ai lu des tonnes d’articles sur Internet, comme cet excellent article de Naître et Grandir, et ils disaient tous la même chose : « Les crises de colère sont normales à cet âge. » Ok, d’accord. Mais ensuite ? Accepter ces crises comme une étape inévitable ne m’aidait pas du tout à comprendre ce que je pouvais faire pour aider ma fille, ni à calmer mon propre stress de maman démunie.
C’est là que j’ai décidé de creuser plus loin. J’ai observé, testé, ajusté. Et vous savez quoi ? Ça a marché ! Oui, les crises de colère sont normales, mais elles ne sont pas une fatalité. Voici mon histoire : comment j’ai découvert que ces crises pouvaient être évitées, et comment j’ai tout changé pour ma fille.
La crise de la balade à vélo : hurler pendant 45 minutes, vraiment ?!
C’était un dimanche. Une journée idéale pour une petite balade en famille. Mon conjoint et moi avions tout prévu : le soleil était là, les vélos étaient prêts, et ma fille de deux ans et demi allait découvrir le plaisir de se laisser porter… ou presque. Nous avions un porte-bébé pour l’installer confortablement derrière mon conjoint. Tout semblait parfait ! Jusqu’à ce que tout parte en vrille.
Au moment où je l’ai installée dans le porte-bébé, elle s’est mise à hurler. Et pas juste un petit pleur contrarié, non ! C’était un pleur perçant, profond, un mélange de colère, de frustration, et peut-être même de désespoir. Vous voyez ces hurlements qui percent littéralement vos tympans ? C’était ça, mais en continu. Pendant 45 minutes !
Je vous assure, à ce moment-là, on aurait dit que le monde s’arrêtait autour de nous. Impossible de bouger, impossible de raisonner, impossible de comprendre ce qui se passait. Elle pleurait, elle hurlait, et rien d’autre. Et moi, qu’est-ce que je pouvais faire ? Je l’ai tenue dans mes bras. C’est tout ce qu’elle voulait. Elle ne voulait pas de vélo, pas de promenade, rien. Juste mes bras. Alors je l’ai gardée là, contre moi, pendant 45 longues minutes, à la contenir pendant qu’elle hurlait.
Et vous savez quoi ? Elle a fini par se calmer. Pas parce que j’avais trouvé une solution miracle, mais parce qu’elle avait simplement besoin de relâcher ce trop-plein d’émotions. Ce jour-là, j’ai compris une chose importante : parfois, nos enfants ont juste besoin de nous pour traverser leurs tempêtes intérieures. Pas de solutions magiques, pas de grandes explications, juste une présence, calme et rassurante.
La crise de l’école : le jour où elle m’a rejetée
Quelques semaines plus tard, une autre crise. Mais cette fois, tout était différent. Nous rentrions de l’école, et dès que nous sommes arrivées à la maison, ma fille a explosé. Elle s’est mise à hurler, comme lors de la balade à vélo, mais cette fois, elle ne voulait pas que je la tienne. Elle ne voulait même pas que je sois dans la pièce. Dès que j’entrais, ses cris redoublaient d’intensité : « Va-t’en ! Pars ! Je veux pas te voir ! », voulaient-ils dire.
Imaginez ma détresse. Mon propre enfant, celui que j’aime plus que tout, me rejetait avec une telle force que ça me brisait le cœur. Alors je suis sortie de la pièce. Je l’ai observée de loin, en cachette, incapable de m’approcher sans aggraver la situation. Pendant 30 minutes, elle a continué à hurler. Et moi, je me sentais complètement impuissante.
Puis, un déclic. En réfléchissant, j’ai réalisé qu’elle n’était pas en colère « juste comme ça ». Elle était en colère contre moi. Pourquoi ? Parce que, ce matin-là, je n’avais pas pris le temps de lui dire que je viendrais la chercher à l’école. Pour moi, c’était évident ! Mais pour elle, non ( c’était le début de sa scolarité, à 2 ans et demi). Toute la journée, elle avait cru que je ne viendrais pas. Ce sentiment d’abandon avait grandi en elle, jusqu’à exploser à mon retour.
Quand j’ai compris cela, je me suis excusée. Je lui ai dit que j’étais désolée, que j’aurais dû lui dire que je viendrais. Et vous savez quoi ? Elle s’est calmée presque immédiatement. En quelques minutes, elle était dans mes bras, apaisée, comme si cette colère n’avait jamais existé. Ce jour-là, j’ai appris une autre leçon : les crises de colère ne viennent pas de nulle part. Il y a toujours une raison, même si elle n’est pas évidente pour nous au départ.
Ce que j’ai découvert : réduire les contraintes et écouter les besoins
Ces deux crises m’ont ouvert les yeux. J’ai commencé à observer de plus près le quotidien de ma fille, et j’ai remarqué quelque chose d’important : elle subissait trop de contraintes pour son âge. Contrairement à son grand frère, qui avait eu la liberté de suivre son propre rythme quand il était petit (on n’était pas à 10 minutes près pour partir du parc !), ma fille devait s’adapter à un planning chargé : activités du grand frère, trajets, horaires, passage au parc chronométré. Elle passait ses journées à courir d’un endroit à l’autre sans jamais pouvoir décider quoi que ce soit.
Prenez un exemple : nous allions au parc pendant que son frère était à son cours de guitare. À peine commencions-nous à jouer que 20 minutes plus tard, il fallait déjà partir pour aller le chercher. Tout était minuté, tout le temps. Et à deux ans et demi, c’était tout simplement trop pour elle.
C’est comme cette 1ère balade en vélo : au vu de tout ce qu’elle vivait déjà au quotidien, c’était tout simplement trop pour elle.
C’est là que j’ai décidé de changer les choses. Je ne pouvais pas supprimer toutes les contraintes, bien sûr, mais je pouvais les alléger. Et surtout, je pouvais lui donner plus de contrôle sur ce qu’elle vivait.
Ce que j’ai mis en place : des changements simples, mais puissants
Voici concrètement ce que j’ai fait :
- Prévenir à l’avance : J’ai commencé à lui dire dix minutes avant qu’il serait temps de quitter le parc, et pas seulement 5. Cela lui donnait le temps de s’opposer, de râler, et finalement, de se préparer à partir sans crise.
- Laisser de la place pour la « coquinerie » : Dans la voiture, elle refusait souvent de s’attacher immédiatement. Avant, j’aurais insisté. Maintenant, je la laissais marcher dans la voiture pendant quelques minutes. Cela faisait râler son frère, mais j’expliquais que chacun avait besoin de temps pour s’ajuster.
- Eviter la sursimulation : on ne réalise pas souvent à quel point des activités banales pour nous sont en fait de grandes nouveautés pour un petit. En se remettant toujours à sa place, j’ai pu éviter de lui imposer des activités trop stimulantes lorsque sa semaine avait déjà été chargée.
- Impliquer toute la famille : J’ai aussi parlé à son grand frère. Je lui ai expliqué que, quand il était petit, nous avions pris le temps pour lui, et qu’il fallait maintenant laisser ce même espace à sa sœur. C’était une belle leçon de patience pour lui, et cela a renforcé l’équilibre familial.
- Être claire et constante : Tous les matins, je prenais le temps de lui dire qui viendrait la chercher à l’école. Ce simple détail a tout changé ! Elle savait à quoi s’attendre, et cela suffisait à prévenir une énorme crise de frustration. Bientôt, cela n’a plus été nécessaire.
Plus jamais de crise ? Oui, c’est possible !
Depuis que j’ai mis ces ajustements en place, ma fille n’a plus fait de crise de colère. Oui, vous m’avez bien entendu : plus une seule ! Bien sûr, elle reste une enfant avec ses émotions, ses frustrations, et ses oppositions. Mais ces grandes crises, où elle hurlait pendant des dizaines de minutes, ont disparu.
J’ai appris que les crises de colère ne sont pas un passage obligé. Elles ne sont pas une fatalité qu’il faut simplement accepter. Elles sont un signal, un appel à l’aide, une manière pour l’enfant de dire : « Je n’arrive pas à gérer ce que je vis ! Aidez-moi ! » Et en tant que parent, nous avons un vrai pouvoir pour répondre à cet appel. En observant, en ajustant, et en respectant leurs besoins, nous pouvons transformer ces moments difficiles en opportunités de connexion.
Mon message aux parents : vous avez le pouvoir d’agir !
Si vous vivez des crises de colère avec votre enfant, sachez ceci : elles ne sont pas normales au point d’être inévitables. Oui, elles font partie du développement émotionnel, mais elles ne doivent pas devenir une routine. Il y a toujours des ajustements possibles, des moyens de réduire les frustrations et d’aider votre enfant à mieux vivre ses émotions.
Observez votre enfant, écoutez ses signaux, et surtout, ne vous découragez pas. Vous avez le pouvoir de l’aider, et chaque petit changement que vous ferez pourra faire une grande différence. Alors, respirez, prenez le temps, et rappelez-vous : vous n’êtes pas seul. Et surtout, vous n’êtes pas impuissant.
Et vous, avez-vous réussi à réduire ou éviter les crises de colères de votre fille ou de votre garçon ? Dites nous en commentaire comment vous avez fait, car je suis sûre qu’il y a encore beaucoup de choses à en dire !